samedi 19 février 2011

Esfahan ou Ispahan

J'ai quitté Téhéran, enfin, par un bus de nuit le samedi 12 février a minuit.
6h00 du mat j'arrive à Esfahan. 1750 m d'altitude.

Le nom originel d'Ispahan signifie "ville pour la guerre", car c'était une ville de garnison. Le nom a été changé il y a longtemps déjà, mais en français c'est l'ancien nom qui été conservé.

J'ai rendez-vous avec AmirHossein, le cousin d'Hamid. Il faut que je l'appelle.
Moi qui dors bien en bus, habituellement (au grand damne d'Aurélie parfois), ici, en Iran, ils sont tellement surchauffés que j'ai beaucoup de mal.

Petite vue, d'une partie de la ville, de ma chambre au 4ème étage (à travers la moustiquaire inamovible)

Imam Square, haut lieu de la vie touristique. Belle place avec des monuments, mosquées et le palais d'Ali Qapu Shah (vue depuis le nord)

Couleurs magnifiques (céramiques)
Façade d'entrée (l'entrée est a droite, pas sur la photo) de la mosquée Sheikh Lotfollah




Vue de la place depuis le sud

Autre mosquée : Imam Mosquée


de l'intérieur ...

une des courts intérieures
avec Amir Hossein



Le pont aux 33 arches : Si-o-Seh Bridge (si-o-seh signifie 33 en farsi), au lieu de balade des Esfahanis, le soir au coucher du soleil (en ce moment il fait frais). On retrouve Afrooz, la petite amie d'Amir Hossein et on va tous les 3 prendre un thé dans un bistrot sous les arches.

Coucher du soleil sur la rivière Zaynadeh



Autre pont fameux : Chubi bridge


Chehel Sotun Palace, le seul survivant des nombreux palais de ce parc assez grand

Rencontre avec Ali Shariati, ancien professeur de géologie, qui avait fait ses étude en France du temps de Giscard (bourse d'études). Ali parle encore assez bien le français, il est a la retraite (en Iran on est a la retraite après 30 ans de travail ! ... qu'on se le dise). Mais Ali se sent encore plein d'énergie et il fait le guide pour des groupes de touristes. Il était très content de rencontrer un français, il regrette de ne pas en voir plus, on a discuter un peu et il m'a proposer de m'accompagner (sans rétribution) a Monar Jomban (a 9km de la ville) et au Fire Temple (5km plus loin) ou j'avais prévu d'aller au moment ou je l'ai rencontré.



Monar Jomban, un mausolée dont les minarets ont la particularité de bouger (par résonance semble-t-il)
Explication, toutes les heures un des gardiens du site monte dans un des minarets et le secoue fortement (c'est assez impressionnant, on craint qu'il le fasse s'écrouler) l'autre minaret se mets à bouger à l'identique.
L'explication, même scientifique, n'est pas absolue. Le phénomène reste un peu mystérieux...

Le Fire Temple : un ancien temple du feu (comme son nom l'indique) Zoroastrien.
Zoroastre ou Zaratoustra (pour ceux qui ont lu Nietzsche : Ainsi parla Zaratoustra...), a vraisemblablement vécu entre 1500 et 1000 avant JC. Ancienne religion d'Iran, malmenée par les arabes lors de l'islamisation de la Perse. Ses disciples continuent de vivre en Iran, surtout à Yazd et Kerman (villes ou je vais bientôt aller).
Il y a aussi une communauté importante a Bombay (Mumbai) en Inde, env 50 000 personnes. On les appelles les Parsis en Inde, ce sont les familles les plus riches d'Inde (Tata et Mittal par exemple). Ils pratiquent toujours leurs rites avec les tours du silence (tours où les corps des défunts sont déposés nus afin d'être dévorés par les vautours. Ici en Iran les tours du silence ne sont plus utilisées depuis les années 60.

Le Fire Temple est au sommet d'une colline

Le soir, Ali m'a emmené voir un entrainement un peu spécial, des exercices de forces pratiques uniquement à Esfahan, Yazd et Kerman : Zurkhaneh.
Littéralement "maison de force". Les athlètes se livrent à des exercices physiques rythmés au son du tambour et le maitre de cérémonie déclame des poèmes d'Hafez et des versets épiques. L'esprit globale s'inspire du soufisme. Entre sport théâtre et religion.



Le lieu est une petite salle introuvable pour un touriste de passage !






En sortant Ali me fait remarquer une porte ancienne typique persane. Il y a 2 heurtoirs, qui produisent un son diffèrent. Un pour les hommes et un pour les femmes. Comme ça on sait quel est le genre du (de la) visiteur (se). J'ai eu l'occasion de contacter depuis que presque toutes les portes sont ainsi (sauf les maisons récentes)

Puis Ali m'a emmené dans l'hôtel restaurant traditionnel de son meilleur ami.
Une maison ancienne au cachet incroyable, restaurée dans la tradition. Ali est ici comme chez lui, il fait le thé et le service.
Les chambres sont de 100 a 200 $ la nuit ...





Le lendemain soir on a rendez-vous au même endroit à 18h.
Entre-temps je rencontre Habib (alors que je visitais la mosquée Hakim non loin) qui parle aussi français, il a vécu quelque temps en France (et ses 2 frères y sont toujours, l'un à Toulouse comme pharmacien, l'autre à Lyon comme informaticien).
Ali avait également donne rendez-vous a Marzieh, sa nièce, qui apprend l'allemand et qui avait envie de converser un peu avec un germanophone (moi). Elle nous laissera vers 20h et nous mangerons un bout entre hommes.


Les prix du resto sont très bon marche, rien a voir avec les chambres.
Ali ne veut même pas que je lui paie sa part, qu'a cela ne tienne, je lui glisse tout de même un billet (presque de force), pour son temps qu'il m'a généreusement offert ...
Ali, un sacré personnage !
Je mets ici ses coordonnes pour un éventuel futur touriste a Esfahan, il mérite un petit coup de pouce :
Ali Shariati
09131036243 (il faut parler fort, il est un peu sourd)
ou
00 98 9131036243 depuis la France
isfahantourguide@gmail.com

Demain je prends le bus a 6h du mat pour Persepolis ...

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